Hola hola mignoned ! Poent bras eo deomp kontañ deoc’h hon avanturioù e broioù Beliz hag Honduras !
Hola qué tal los amigos ! Ça gaze avec vous ou bien ? Nous impekkab’. Ça fait sûrement un bout de temps qu’on avait pas fait un article, j’espère que celui ci va vous plaire !
Gant plijadur hon eus asanted sikour ober war-zro Julie ha Cléo diouzh mintin en eskemm kaout bod ha boued war ar vag ! Setu penaos e vo kendalc’het ar veaj gant Zaï Zaï e bro Beliz.
On en était où du coup ? Ah oui ! A la fin de la Transcaraïbes, on était à Isla Mujeres. Bon, à la base notre plan était de descendre là, puis de descendre la route Central America jusqu’à Panama, en prenant notre temps. On a cherché quelques woofings, envoyé quelques messages. Votre ami inspecteur du travail dira peut-être que travailler 20h par semaine pour un simple toit et un peu de nourriture tient plus du travail déguisé que du volontariat mais bon, vous savez, moi j’ai travaillé avec ma mère alors l’exploitation je connais (rooooh ça va maman je rigole!). Alors qu’on allait se quitter, Anne-Laure & Gweno nous ont proposé de tout simplement faire du woofing sur Zaï-Zaï ! En effet, Gweno est é-rein-té, Anne-Laure a du boulot, et les deux ont des enfants à gérer. Par gérer, j’entends amuser, éduquer, nourrir, entrainer, éveiller, etc.
Nous acceptons avec grand plaisir!
– 23 a viz Du 2022–
Ar pal a zo mont kuit an abretañ ar gwellañ abalamour ne fell ket deomp chom re bell e Isla Mujeres. C’hoant bras hon eus beajiñ ha dizoloiñ e-pad ur miz atolloù bro Beliz.
Le but est de partir le plus vite possible d’Isla Mujeres et de tracer vers le Belize, afin d’y visiter ses atolls pendant un mois. Tapez « Belize atolls » sur google images pour obtenir une mesure très précise de notre enthousiasme ! Bon après la Bretagne en hiver c’est cool aussi, hein, on est pas là pour faire des jaloux. Tiens, par exemple ici il n’y a pas de fromage (enfin si, le cheddar indus’ premier prix est à 7€ les 200g).
-25 a viz Du 2022–
Plijus-tre eo bet ar veaj war vor, peogwir hon eus « stranet » evit erruout e-pad an deiz ha treuziñ lennig-vor San Pedro en un doare aesoc’h, gant goulou an heol. Hag aes-tre eo bet tizhout porzh San Pedro, abred, diouzh ar vintin !
La nav’ est facile ; Pour une fois, il s’agit de ne surtout pas aller trop vite, afin de ne pas arriver de nuit à destination. Après 2 nuits et un jour de traversée, nous arrivons tôt ce matin. Notre premier passage de passe de lagon s’effectue dans le stress, mais avec succès ! Nous voilà à San Pedro, petite ville balnéaire caribéenne à l’image de ses habitants, agréable et décontractée. Pilotis, cocotiers et bonne humeur. Même les douaniers sont sympas! J’insiste, car vraiment les gens sont hyper aimables, souriants et blagueurs. J’ai même un peu honte d’avoir trouvé ça suspect au début. Bon, à part ce type qui, quand je passe à coté de lui en disant « Hi » d’une voix timide me répond « Yo what’s up bitch how ya doin’ ? ». J’ai pas encore les codes de la street.

– Caye Caulker –
–26 a viz Du 2022–
Un devezh hag un nozvezh goude bezañ bet erruet e San Pedro hon eus bet c’hoant mont kuit evit tizhout un enezenn all, anvet « Caye Caulker ». War a seblant eo brav-tre an enezenn ha foñs ar mor a zo burzhudus !
Nous filâmes assez vite vers une autre île, Caye Caulker ! Cette île est coupée en deux par un tout petit chenal (15m de large), bordé du coté droit par le bar le plus fameux du coin. Voyez ci dessous:

Évidemment on fait les malins en passant dans le chenal pour aller mouiller de l’autre coté, tous les touristes regardent le bateau passer en mode « Whaou! » jusqu’au moment ou !*! PAF !*! on échoue (légèrement) la coque tribord sur un banc de sable. Puis on rebrousse chemin. Plus tard, un local vient nous voir avec son petit voilier et nous raconte comment lui et ses potes qui étaient sur la berge se sont bien foutus de nous à ce moment là !

Evel ma ‘z eo bet kontet deomp eo brav an enezenn, gant he straedoù traezh ha pri gwenn. Met ur bern tier a vez memestra, ha muioc’h-muiañ war a-seblant. E-barzh an dour ‘z eus tu kejañ ouzh raeed ha pesked all, hag war bord an aod ‘vez gwellet pelikanted brav.
Malgré un taux d’urbanisation assez élevé pour sa taille, l’île est très mimi, les rues sont entièrement en sable blanc et en argile blanche. On y trouve malgré tout les fameux carts de golf, s’agirait pas que les gens aient besoin de marcher plus de 100m.






La faune sous-marine est peu abondante mais assez diversifiée, on voit des raies aigles sauter hors de l’eau, des tarpons (énorme poisson a grandes écailles argentées), des hippocampes, des raies pastenagues, etc. Il y a même un hôtel qui attire les touristes en nourrissant les raies, les tarpons et les requins nourrice, voyez plutôt:





Puisque vous vous le demandez surement, hé bien oui, le woofing se passe très bien! Après le petit-dèj, nous allons nager autour du bateau avec les filles. Les deux apprennent le crawl désormais, et Julie se débrouille vraiment bien ! Ensuite, c’est le moment du trio d’activités que nous programmons de manière systématique : Lecture, écriture, et mathématiques. Concernant ce dernier point, je suis très déçu de Cléo qui malgré ses 4 ans ne comprend toujours pas le principe des intégrales. Plus sérieusement, elles assurent pas mal. Mieux, elles apprécient qu’on leur dédie autant de temps, et respectent donc notre autorité quand au choix des activités. Je crois qu’on ne s’en sort pas si mal!





Nous profitons d’une belle après-midi pour rejoindre la barrière récifale en annexe, ce qui nous prendra bien 40min. Malgré les vagues et le vent, l’eau est limpide et nous offre une visibilité d’au moins 25m. Il y a à peine 1,60m de profondeur, de grandes étendues d’herbiers se balançant au rythme de la houle, et des bancs de sable parsemés de petits récifs coralliens. C’est magnifique. Et, soudain :







Alors que nous descendons de l’annexe pour nous immerger dans l’eau, on tourne la tête et on se rend compte que 2 grandes raies aigles nous frôlent ! On n’a même pas le temps de nous remettre de cette magnifique rencontre quand, soudain, un « troupeau » de requins nourrice passe juste à quelques mètres de nous !
– 2 a viz kerzu 2022 –
Après une soirée passée au restaurant sur l’île avec des français rencontrés au mouillage, nous décidons de rentrer nous coucher en rejoignant Zaï Zaï en annexe. Avant de partir, un passant nous prévient « Dépêchez-vous, un gros grain arrive ! ». Nous levons la tête et, sous la masse noire qui arrive droit vers nous, nous sentons le vent qui prend de l’ampleur. Malgré nos efforts pour tenter d’être les plus rapides possibles, la pluie nous trempe jusqu’aux os. Les filles ont très froid et nous essayons de les réconforter en leur disant que, dans 5 minutes, nous serons au chaud et au sec ! Ça aurait été trop beau pour être vrai car en arrivant dans nos cabines, on est pris d’effroi ! Les panneaux de pont de la coque bâbord étaient mal fermés et notre chambre est quasi inondée ! Celle de Julie a reçu un peu moins d’eau mais ses draps sont trempés. Quant à nous, le matelas est imbibé d’eau de pluie et beaucoup d’affaires sont très humides (voir trempées). Après avoir tout sorti de la cabine, nous nous réfugions sur la mezzanine pour dormir et décidons de faire le plus gros du ménage / séchage le lendemain matin.
– 4 a viz Kerzu 2022 –
Mauvaise nouvelle, Gweno développe un otite depuis un moment (en Martinique), qui s’en va et qui revient. Nous découvrons alors la difficulté d’obtenir un suivi médical cohérent pendant un voyage. Il arrête alors à nouveau de mettre la tête sous l’eau.
–Turneffe Atoll –
Goude un nebeut devezhioù e divizomp tizhout atoll Turneff, hini brasañ Meurvor Atlantik. Estreget ur bern a besked, krokodiled ha baoted, un nebeut pesketaerien ha 2 leti divent, n’ eus den ebet o chom war an enezenn !
Malgré tout, nous faisons route vers Turneffe, le plus grand atoll de l’Atlantique (48 km de long). On est pas trop sur du « Atoll les opticiens », mais plutôt sur un atoll très inhabité, peu de plages, recouvert de mangroves, et bourré de crocodiles. Car il se trouve que le lagon intérieur de l’atoll – qui est gigantesque – accueille des tortues, des dauphins, des petits poissons de récifs, des langoustes … et la plus grande population de crocodiles des Caraïbes !
Nous arrivons et mouillons à « Rendez-vous Point » (en français dans le texte) au nord de l’atoll. Nous y sommes vite rejoints par un bateau de rangers, qui viennent nous « informer » (entendre « taxer »). Ils nous parlent du parc marin, de leur association, et, voulant en apprendre plus sur la diversité de la faune marine locale, je demande « Est ce qu’on peux voir des requins ici ? ». Alors là, le type, comme un paysan plabennecois qui expliquerai à un gazier du 95 que le lait vient des vaches avant d’arriver dans une briquette, me répond en ricanant « Well, we are in the sea, and there are sharks in the sea, right ? « . On demande alors si on peut aller se baigner à la plage. Double mauvaise nouvelle. En effet, les petites plages appartiennent toutes à des pêcheurs, qui sont, selon leurs dires, assez agressifs et territoriaux. Donc pas question d’y poser les pieds ni d’aller les voir: « You wouldn’t want to put yourself in a situation you wouldn’t want to be in ». Et si on se baigne dans la mer en face de la plage? « It’s full of patroling crocodiles, and I wouldn’t reccomend anyone to swim with a crocodile » (Toujours en ricanant).
Cool. Super super. Voilà,voilà, voilà.

La douche froide passée, nous décidons de nous comporter comme les personnages naïfs d’un film d’horreur bas de gamme, et d’ignorer tous ces avertissements. Une heure plus tard, nous voilà en annexe à foncer droit vers un camp de pêcheurs, seuls êtres humains visibles à l’horizon. Et ben laissez moi vous dire que ces rangers étaient des sacrés bullshitters ! Non seulement les pêcheurs sont archi-sympas, mais ils nous invitent à venir sur leur campement quand on veux, même en leur absence. En fait, ce sont les employés d’un club de plongée qui ont une seconde activité de pêcheurs de langouste en saison basse. Ils viennent donc là tous les 15 jours récolter le contenu de leur casiers. Seul l’un d’eux, « Toro », qui est selon eux (et très visiblement) « l’idiot du village », reste à plein temps sur le campement. Malgré leurs moqueries à son égard, il garde le sourire et se plie en 4 pour nous accueillir le mieux possible sur le modeste lopin de terre qu’il entretien, un vrai chic type. Leur journée de pêche commence demain à 7h … et ils proposent à Gweno et moi de rejoindre leur équipage!
– 5 a viz Kerzu 2022 –
Nous voilà donc à 7h du mat’ sur une grande « lancha », à remonter des centaines de casiers à travers l’atoll. Ils sont souvent REMPLIS de langoustes, genre une quinzaine, dont parfois 7 ou 8 à la taille. On en récoltera prêt de 500 en tout. Un peu sceptique au début, je me rend compte que leur mode de pêche est assez propre : les casiers sont faits à la main, par eux mêmes, d’un bois qu’ils trouvent en abondance directement sur l’atoll. Pas de plastique (à la différence des casiers de chez nous). De plus, ils ont pensé la conception du truc de sorte que les langoustes puissent y entrer et en sortir, et donc l’utiliser comme un abri. Ainsi, les bêtes sont protégées des prédateurs (on retrouve beaucoup de casiers retournés par les dauphins qui suivent notre bateau pour repérer l’emplacement des casiers), ce qui permet surement d’augmenter la taille de la population. Cela dit, on trouvera un casier contenant un requin nourrice en plein festin de langoustes, que notre « mate » choppe par la queue et jette dans l’eau d’un air négligeant. Finalement, cette conception permet au pêcheur de laisser les casiers pendant des semaines sans tuer des dizaines de langoustes qui s’y retrouveraient bêtement piégées.

Le travail est dur. Parfois, les casiers sont décalés de leur emplacement, et positionnés sur le côté. On nous explique que ce sont d’autres pêcheurs qui, passant à coté, ont profité de l’aubaine pour récolter leurs contenu. Par un réflexe un peu stupide je me dis que cette bande de chacals n’a aucun respect et s’octroie le fruit du travail des autres. Pourtant, notre équipage est hyper calme et serein, et l’un d’eux m’explique « tu sais, nous sommes ici chez nous, mais c’est l’Océan, il n’appartient à personne, et quiconque souhaite en exploiter une partie doit s’attendre à devoir partager avec les autres ».



On finira la soirée au campement, autour du barbeuc’ garni de langoustes assaisonnées. C’est bon la langouste. Les restes de carapaces sont jetés juste devant la plage, ce qui nous donne l’occasion de confirmer la présence de crocodiles sur l’atoll ! Évidemment le seul petit croco qu’on voit est super flippé, loin des monstres décrits par les rangers. Même Cléo leur ferait mordre la poussière en combat à la loyale.
– 6 a viz Kerzu 2022 –
Setu-amañ un nebeut skeudennoù tapet war ar vag e-pad hon devezhioù e Turneff :





Le lendemain, on se fait une petite navigation dans le lagon, puis nous traversons la mangrove avez Zaï-Zaï, une vision plutôt épique ! On débouche sur le coté Sud de l’île ; il y a de la mangrove sur les côtés, puis une ouverture sur un grand lagon turquoise avant la barrière récifale. Le plus dur est de choisir où ancrer le bateau, comme on pousse toujours plus loin dans un champ avant d’installer la nappe de pique-nique. Les coraux sont toujours plus verts dans le lagon d’à coté… A notre droite se trouve quand même un resort extrêmement classe (après enquête, 1000€ la nuit pour une chambre « de base ». A ce prix là ça vient surement avec massage, champagne aux pépites d’or, piscine de foie gras fondu et concert privé de Michael Jackson, ce dernier sortant de sa cachette en Suisse rien que pour vous). On se dit que ça peut être cool de squatter leur wifi.
Bon, en même temps rien ne presse, alors nous commençons par une exploration des environs du mouillage en bonne et due forme !
– Parés pour l’exploration du récif ! –












On rentre de cette super session de PMT (palmes-masque-tuba) quand soudain !!! (Vous avez vu, il se passe des trucs dans cette histoire quand même). Quand soudain, apparu un Carribéen pur jus, en short sur une petite pirogue qui prend l’eau, sans protection contre le soleil, qui arrive en faisant de grands « Hey ho !! ». Il me fait exactement la même impression que Jack Sparrow dans Pirates des Caraïbes (le 1er) dans la première scène, qui arrive au ponton sur son rafiot pourri. Il s’appelle Allan, il a deux fois plus d’années au compteur que de chicots dans le gosier, il vit avec 11 chiens sur un atoll perdu, il parle un Anglais très littéraire, avec un accent presque « British ». Il fait connaissance avec nous, et nous demande direct si on a pas de l’alcool à lui dépanner. Je vais pas détailler la quantité d’alcool bue en sa compagnie durant les jours qui suivent, mais disons qu’il à eu de la chance de tomber sur des bretons.

Allan nous apprend que les gérants du resort de luxe sont de vrai chacals, et qu’il n’accepteront certainement pas notre présence sur l’île, et encore moins que nous resquillions leur bande passante. Nous aurons l’occasion de valider le bien fondé de cette réputation quand Gwéno, atteint d’une otite sévère, à du lourdement insister pour obtenir un mot de passe de wifi valable 1h pour joindre un médecin. Quand les riches sont tellement repliés sur eux mêmes qu’ils refusent l’assistance médicale à quelqu’un, sur un atoll, à des kilomètres de toute autre forme de civilisation.
– 8 a viz Kerzu 2022 –
Kuzuliet eo bet deomp gant Allan mont davet « Ti Hakim », ul leti divent savet 2017 gant un den pinvidik-tre evit degemer ur c’hantved den bennak. Siwazh, n’eus klianted ebet er mare mañ (ha n’eus ket kalz miuoc’h an darn vrasañ eus an amzer) hag an tud gopred gant al leti n’o deus netra d’ober. Ur aergelc’h iskis a zo du-hont… Memestra, profitañ a reomp eus internet al leti evit ma labourfe Anne-Laure ha Gwéno e-pad un nebeut devezhioù.
Notre nouvel ami nous indique l’existence d’un autre resort, plus accueillant ! C’est le majestueux, le grandiose, le pharaonique « Belize Diving Haven ». Plus sobrement appelé par les locaux « Chez Hakim », du nom du propriétaire Karim Hakimi, un multi-millionaire propriétaire de la plus grande chaine d’opticiens au Canada. Ils disposent d’une baie naturelle privée, de beaux pontons, d’une flottille de bateaux de plongée, de magnifiques plages, de 4 ou 5 piscines, dont une faisant la fierté de Hakim, car elle serait selon lui « la plus grande piscine de l’hémisphère nord ». Le tout est couronné d’un immense bâtiment, un peu dans le style du palais dans Astérix et Obelix : Mission Cléopatre. Tapez le nom du truc sur le net et vous verrez bien.

Il leur manque une seule chose: Des clients.
L’hôtel est donc vide, alors qu’il semble taillé pour accueillir plusieurs centaines de personnes sans aucun problème. Et nous, on arrive là en kayak en mode « coucou ya kékun? ». C’était Shining sous les tropiques.
On se fait quand même accueillir par les quelques membres du staff qui gardent les lieux, qui nous servent une bière dans le bar resto qui est grand comme une salle des fêtes, et désespérément vide. Au moins ils sont cools et ils ont le wifi. Je joue à cache-cache avec les filles dans les immenses jardins, finalement c’est fun les resorts de luxe abandonnés !
Nous restons ici quelques jours afin qu’Anne-Laure et Gwéno puissent profiter de la connexion internet pour leurs différents projets pendant que nous nous occupons des filles. Nous prenons également le temps d’explorer le récif non loin du bateau en PMT. Et c’est avec une grande déception que nous découvrons les quantités astronomiques de plastiques qui viennent se loger dans ce lagon, à cause du courant et du vent. Il s’agit non pas du plastique de l’atoll car il est inhabité mais bien des déchets plastiques des autres pays des caraïbes ; des couteaux en plastiques, des emballages, et même des tubes de prélèvements sanguins ! Il a plus de plastiques que de poissons, c’est assez choquant, d’autant que c’est un atoll quasi dépourvu d’humains…
On retourne donc vite à notre mouillage près du récif, plus abrité des courants extérieurs, retrouver les coraux sans plastiques et les raies aigle.




– 11 a viz Kerzu 2022 –
Kejañ a reomp ouzh 2 besketaer pa distroomp el lec’h ma oamp e-penn kentañ ; Fabian ha John. Kontet ‘vo ganto istorioù e-leizh eus gwechall, en atoll, ha penaos ‘veze ar besketaerez… Meur a wech e wellimp anezho, ha pedet e vimp da zizoloiñ o zachenn hag o zi war an enezenn.
À peine arrivé que 2 personnes sur une lancha viennent à notre rencontre : Fabian et John. Le premier est le propriétaire de la demeure ci-dessous, pêcheur émérite (vraiment, il est super chaud ! ) et à la retraite. Le second c’est son pote/employé qui est très sympa lorsqu’il est sobre (mais presque jamais sobre). Fabian nous invite à visiter son terrain, sur lequel se dresse une fière cabane. Avant, il en avait une très belle, un peu comme une maison américaine sur pilotis, qu’il avait payé avec l’argent qu’il gagnait en tant que guide de pêche pour le resort des pourris. Hélas, elle à brulé, et je crois qu’il n’avais pas d’assurance. Par contre, il a une retraite, et il était hyper fier de nous expliquer, avec un grand sourire « Because I worked my whole life, now the government sends some Belizean Dollars right on my account, every month, without me having to do anything! Yes man ! ». Le principe de la retraite par cotisation. C’est beaux les acquis sociaux quand même, non?

Fabian est vraiment super cool. Il nous raconte qu’il construit un mur en coquille de lambi, tentative désespérée de lutter contre l’érosion de son île, accélérée par l’élévation du niveau des océans causée par … nous. Oups !
– 14 a vie Kerzu 2022 –
Plus tard, il retourne à Belize City pour vendre ses langoustes (1h30 de bateau à moteur en traçant, 1h pour lui à pleine balle au milieu de la nuit, bourré et sans éclairage, c’est lui qui s’en vante!), et nous fais une petite appro’ de légumes au passage, pour notre grand plaisir (on adoooore les légumes). Le soir même, Allan, lui, John, et un petit jeune viennent sur Zaï-Zaï, où on se prendra une cuite mémorable au ty punch, en jouant aux dominos, sur fond de Reggae et de Ska, et en mangeant des langoustes.

Le jeune en bleu derrière me raconte que dans leur village ils vont souvent à la chasse. Je lui demande si certains animaux sont protégés. C’est le cas, les jaguars notamment. Mais, vous les chassez quand même ou pas? « Ben, oui, quand ils sont sur nos terres, ils vont venir manger le bétail, alors on les tue ». Selon lui, le marché noir est très présent, et dans chaque marché du pays, en demandant à la bonne personne, les arrières boutique des étals révèlent perroquets, peaux de jaguars, chair de crocodile, etc. « Mais, attend, quand vous partez à la chasse, au fin fond de la forêt, vous voyez un jaguar, vous le laissez tranquille, non? ». Il me met la main sur l’épaule et me confie d’un air entendu « Non, on le tue aussi, car on sait qu’un jour il risque de s’approcher de nos terres, et manger le bétail ». Logique de chasseur je suppose.
Fabian et Allan nous dépeignent la splendeur passée du récif à travers des anecdotes croustillantes. Il y a trente ans, Fabian et son frère pouvaient pêcher plus de 200 gros poissons, langoustes et lambis en une demi journée au harpon, juste devant chez eux, car ils étaient les seuls à y pécher. Il raconte avoir fui devant les requins tigres, avoir été fasciné de voir des raies manta et des grand requins marteaux visiter la passe du lagon, profonde d’à peine 6m. Aussi, la fois où il était suivi par un requin pointe noire curieux, et que, toujours en apnée, il s’est caché au coin d’un rocher, pour bondir au dernier moment afin d’effrayer le requin, pour rigoler! Allan nous raconte avoir pêché un poisson-scie de la taille du crevettier sur lequel il était enrôlé (environ 8m), malheureusement mort dans les filets, au cœur de l’atoll. Beaucoup de ces animaux sont maintenant très rarement observés. Ces humains ont été les témoins direct d’une nature en déclin, et sont peut être les derniers à avoir pu contempler des spectacles naturels d’une aussi grande beauté sur les Atolls du Belize.




Bon c’est vrai c’était un peu déprimant cette fin de paragraphe, alors voilà quelques photos pour vous remonter le moral. On a tout pété en quelques générations, mais franchement, c’est encore magnifique.




– Lighthouse Reef –
– 15 a viz Kerzu 2022 –
Selon ChatGPT, « Light House Reef est un récif corallien situé au large de la côte de Belize, en Amérique centrale. C’est l’un des sites de plongée les plus connus et les plus populaires du pays, réputé pour ses eaux cristallines et ses formations coralliennes riches en vie marine. » C’est aussi là ou ya le fameux « Blue Hole » ! Héhé on y est même pas allé en plus. Comme les gens qui passent à Brest sans aller au Tir.
Lighthouse c’est à une demi-journée de nav’ de Turneffe, qui s’est déroulée tranquillou. Pour le coup, ici il n’y a presque personne, car la seule île habitée, qui contient les deux modestes hôtels, n’a que très peu de touristes à cette époque. On y a regardé la finale de la coupe du monde avec une trentaine de Béliziens super enthousiastes!






– 17 a viz Kerzu 2022 –
Encore une fois, les eaux sont magnifiques, et on se sent chez soi dans le récif. Les fonds sont couverts de coraux mous, de coraux durs et de gorgones, on y trouve les habitants habituels, crustacés, poissons et echinodermes, mais aussi des calmars de récif, des tortues. Et même quelques gros requins gris, que je n’arriverais malheureusement pas à prendre en photo.






L’appel de la plongée bouteille se faisant sentir, et Aou et moi allons négocier avec le club du coin. Oui, négocier une plongée à trois, avec moi, Aou et Anne-Laure, comme Gwéno a l’oreille dans le sac. Le hic, c’est que Anne-Laure n’a fait qu’un baptême, où la monitrice lui tenait le détendeur tout du long ! Le gars est super pro, donc un peu frileux mais finalement il accepte.
Le lendemain 12h30, nous voila en combi dans le bateau de plongée, le gars nous donne des explications, il forme Anne-Laure aux signes de communication sous-marine de base, fait un rappel pour tout le monde du fonctionnement du matériel, etc. Exactement ce dont on avait besoin! Sauf que, mauvaise nouvelle, ses managers ont appelé, et lui ordonnent de ne pas faire plonger des gens qui n’ont pas payé le séjour « all inclusive ». Nous qui étions chauds bouillants, nous nous voyions se faire débarquer du bateau … Le gars est désolé, alors il dit « écoute, ya bien le petit Chris de l’hôtel là-bas, demandez-lui si il peut vous emmener plonger! ».
Le Chris en question a l’air d’avoir 20 ans à peine, il nous précise qu’il n’est pas moniteur, mais que « I can get you anywhere you want ». Ok, pour la sécu on repassera, mais bon il inspire pas mal confiance. Il part avec sa moto à remorque en quête de matériel, son pote nous rejoint avec un bateau et hop, c’est parti!
Au moment de se mettre à l’eau, le Chris réalise que la STAB (gilet stabilisateur) d’Anne-Laure est trouée, même complétement déchirée en fait. Il lui donne la sienne, et nous amène pour la première plongée d’Anne-Laure sans diplôme et sans STAB ! Yiiihooo !
C’est une super plongée, qui commence dans 4m sur le récif, puis nous fait suivre le tombant pendant 25mn, avant de retourner sur le récif en passant par des canyons sous-marins foisonnants de vie.





Le truc c’est qu’Anne-Laure n’a aucune notion des profondeurs, des paliers de décompression, et autres règles de sécurité qui sont forts utiles aux plongeurs souhaitant remonter vivants à la surface. Donc, au premier requin gris aperçu dans les profondeurs, la voilà partie en piqué vers le grand bleu ! Heureusement, elle s’arrête vers les 25m. On en rigole bien en sortant de la plongée, mais sur le coup j’avoue avoir flippé. Elle nous dira « Ouah mais c’était fou, je voyait les requins gris passer au fond j’étais en mode Allez, on y va! , je voulais pas m’arrêter! ». J’espère qu’on se fera d’autres plongées comme celle-là plus tard, mais avec un guide officiel, aux Galapagos par exemple 😀
– 19 a viz Kerzu 2022 –
Au bout d’une semaine, alors qu’on décide de partir vers le Honduras, nous décidons qu’il serait plus sage de récupérer le papier officiel de sortie du territoire, à San Pedro. Anne-Laure a du boulot, alors on la laisse sur l’atoll ! Rien d’exceptionnel dans cette virée, à part le plaisir de retourner à San Pedro, si ce n’est la visite d’une boutique de glace. Je refuse d’appeler « glacier » un endroit ou on vend aussi des hots-dogs. Dans le magasin, il y avait ces manèges avec des petits chevaux, que Gwéno a fait tourner à la main pendant 15mn avant qu’on se rende compte que, malgré l’état de délabrement du truc, il fonctionnait après avoir englouti une petite pièce de monnaie, diffusant par la même occasion une mélodie aux notes archi-digitalisées, rajoutant au glauque des néons roses de la pièce. La petite histoire rigolote de la photo de gauche, c’est que Cléo a la très mauvaise habitude de se ruer sur les bouteilles de ketchup que les serveurs déposent sur les tables des restos, et malgré les réprimandes répétées, elle s’en enfile une bonne rincée à chaque fois, direct à la bouteille.
Sauf que là, c’était de la sauce piquante.


– 20 a viz kerzu –
Après être revenu de San Pedro, nous récupérons Anne-Laure à Lighthouse avant de remettre les voiles en direction d’Utila, au Honduras. Nous partons un peu avant le coucher du soleil pour sortir du lagon plus sereinement et naviguons durant toute la nuit pour atteindre Utila au petit matin. La nuit est assez mouvementée, nous avons perdu l’habitude de la houle de travers ! Je (Aou) suis malade et ne parviens pas à dormir de la nuit lors de mes temps hors quart. Cette navigation me fait peur, j’entends des gros craquements et les vagues qui se cassent et soulèvent la coque bâbord… Puis, vers 6h du matin, à la fin de mon quart, j’aperçois au loin les montagnes du Honduras se dessiner dans la lumière de l’aube. Enfin, cette nuit se termine et on va pouvoir nous reposer !

– Isla de Utila –
Ce matin, nous arrivons donc à Utila. Cette île de 45 km² fait partie des Islas de la Bahia du Honduras, avec une ville en longueur et un incroyable nombre de boutiques et de clubs de plongée. Nous y passons quelques jours au mouillage, près de la ville. Cela nous fait du bien de retrouver un peu de vie sociale, surtout à l’approche des fêtes ! On se balade dans la ville en essayant de repérer des potentiels cadeaux que le Père Noël apportera à Julie et Cléo. Mais il n’y a décidément pas grand chose hormis des petits jouets en plastiques fabriqués à des milliers de km de là qui ne tiendront pas l’année et se retrouveront sans doute dans la mer… Nous allons également à la rencontre de nos différents voisins de mouillage et nous socialisons un peu plus. Malheureusement, il n’y a pas d’enfants dans les équipages, alors Cléo et Julie tentent de se faire des amis auprès des autres adultes que nous rencontrons.




– 24 a viz Kerzu –
Ces jours-ci il fait pas chaud, on a pas mal de pluie et des nuages gris. Les températures baissent et on en profite pour se reposer. Les filles tombent malade l’une après l’autre ; elles commencent par renifler puis finissent par tousser. On est en hiver après tout 🙄. La veille de Noël, en mal de marche et d’activité physique terrestre, nous décidons de partir en randonnée à Pumkin Hill, le plus haut sommet de l’île (82 m !!!). Nous partons alors tôt le matin et marchons tant sur le bord de mer que dans des chemins reculés entourés d’habitations, de jungle ou de fermes.








A midi, nous décidons de nous offrir un bon repas au resto pour fêter le réveillon. S’ensuivra une grosse sieste avant de repartir boire un verre au bar en début de soirée.



– Isla de Roatan –
– 25 a viz Kerzu –
Gweno décide de partir ce dimanche matin vers Roatan. Quand je demande pourquoi si tôt, un jour de Noël, il me dit « Ah, le petit clapot qu’on a eu hier alors qu’il y avait à peine 20 kt, ça inspire pas confiance ». Mmhh, d’accord. Petite nav tranquille jusqu’à Roatan donc, 1h30 de moteur au début puis un joli grain nous passe derrière, et nous offre une belle brise (17-25kt) jusqu’à ce qu’il se fracasse et se dissipe sur Utila. Le lendemain, nos amis français du mouillage nous rejoignent à French Harbour, sur l’île de Roatan, et nous expliquent qu’ils ont dû partir au beau milieu de la nuit car certains bateaux dérapaient à cause de rafales à 35kt et du fond herbeux ! Encore une fois, on se dit que Gwéno a vraiment un sacré instinct et qu’on est très contents d’être dans son équipe 😉



Vous noterez l’état de délabrement du parc nommé « Parc pour une meilleure vie ». Cela résume bien la qualité des plans d’urbanismes locaux. Sauf dans les zones très touristiques évidemment. Quand même.

– 31 a viz kerzu –
Ces 3 derniers jours, Gwéno & Anne Laure nous ont confié une mission : garder leur dernier bébé pendant 3 jours au mouillage pendant qu’ils sont partis à l’aventure sur le continent avec les filles. C’est donc avec sérieux que nous acceptons cette nouvelle mission ! Et, à part une nuit et une matinée où le vent souffle et que Zaï Zaï se met à tourner autour de son ancre, RAS. Ouf !! Quand la petite famille revient de son aventure, c’est avec fierté que nous leur montrons que leur maison est toujours aussi belle et que rien ne lui est arrivée ! Après ces retrouvailles, nous entamons la soirée et allons vite rejoindre les autres équipages au bar de la marina pour fêter le passage de la nouvelle année ! Bloavezh mat d’an holl !


– 2 a viz Genver –
French Harbour est une marina sympa, avec pas mal de bateaux de routards voyageant depuis des années sur les mers du monde. Il y a des retraités, qui ont retapé leur waram pendant 20 ans, mais aussi des familles avec leurs marmailles ou encore des amis de longue date écumant les ports au gré des vents et de leurs envies. Parmi ces joyeux lurons, on trouve par exemple Egoy, quadra basque avec un accent qui vient des abysses de sa gorge. Il y a aussi Rassa, sa compagne lituanienne, toujours le sourire, et leur petit garçon Jura, petit blond qui ressemble comme 2 gouttes d’eau à Julie. Nous devenons très vite amis avec eux et les filles Gahinet sont plus qu’heureuses de se faire des nouveaux copains et de jouer avec les autres enfants du mouillage, bien qu’elles ne parlent pas leur langue !
Voici quelques images que nous avons prises pendant notre séjour à Roatan






– 4 a viz Kerzu –
Aujourd’hui, c’est le grand départ pour nous ! En effet, nous nous appretons à quitter Zaï Zaï et les Gahinet pour une durée de 2 mois à peu près ! Nous avons pour projet de débarquer à La Ceiba afin de vadrouiller en Amérique Centrale, le tout sans avion afin de rejoindre Anne Laure & Gwéno au Panama pour une nouvelle aventure. C’est donc avec grande émotion que nous partons prendre le ferry vers La Ceiba pour poser le pied sur le continent pour la première fois depuis 3 mois !
Hiziv e vez kuitaet Zaï Zaï hag ar familh Gahinet ganeomp. Diskenn e reomp e La Ceiba evit kendec’hel war hentoù Kreiz Amerika !
Votre commentaire